En Ille-et-Vilaine, cette demeure appartient depuis quatre cents ans à la famille d’Emilia de Farcy. Avec ses parents, son époux et l’aide complice de leurs enfants, Emilia nous accueille au cœur d’un vaste parc breton. Elle nous raconte l’histoire de cette maison et leur organisation intergénérationnelle.
Cette interview est un extrait de l’interview publiée dans le 7e magazine Castellissim. Vous pouvez vous abonner au magazine en cliquant ici. Abonnement annuel : 29€ (magazine) ou 37€ (magazine + guide pour les gestionnaires de lieux), frais de port inclus.
Quelle est l’histoire du château de la Villedubois ?
Des récits racontent que la partie la plus ancienne de la maison aurait été construite sur des ruines gallo-romaines… L’histoire du château telle que nous la connaissons remonte vraisemblablement au seizième siècle, et c’est en 1647 qu’il arrive aux mains des Farcy.
Jacques Annibal de Farcy en a fait l’acquisition, principalement séduit par son emplacement. En effet, à mi-chemin entre Rennes (où la famille siégeait au Parlement) et la forêt de Brocéliande que celui-ci prévoyait de racheter pour y développer les forges de Paimpont, il devient ainsi le berceau de la famille pour les treize générations suivantes.
Le château a beaucoup évolué au fil de ces quatre siècles, notamment au milieu du dix-neuvième, lors de la revente des forges de Paimpont après deux siècles d’exploitation. La basse-cour actuelle a alors été créée, le potager déplacé et l’intégralité du parc redessiné à l’anglaise.
Chaque siècle a laissé une empreinte, toujours de façon harmonieuse, élégante et chaleureuse. C’est grâce à cela que le château obtient une inscription aux « Monuments Historiques» pour sa totalité, en tant que bel exemple d’évolution d’un domaine noble entre le dix-septième et la toute fin du dix-neuvième siècle, et c’est ce qui en fait une maison tellement agréable à vivre aujourd’hui !


Que proposez-vous au château de la Villedubois ?
Actuellement, nous proposons cinq chambres d’hôtes. Clairement, ce n’était pas le meilleur moment pour lancer une activité touristique ! Néanmoins, nous avons un bel aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l’avenir de notre activité. Notre année d’ouverture a été très prometteuse, et l’année « Covid » qui a suivi nous a quand même offert un bel été.
Il y a encore moins de cent ans, vivaient et travaillaient à la maison des dizaines de personnes ; mon grand-père avait dix frères et sœurs. C’est une demeure qui a besoin de vivre, d’accueillir et de partager. Ce projet de chambres d’hôtes y répond complètement ! Nous accueillons des touristes de toutes provenances, principalement des étrangers, tellement curieux et intéressés. Ainsi, nous partageons avec eux l’histoire de la maison, de la famille et faisons notre maximum pour leur offrir un séjour inoubliable ! Nous nous réjouissons de l’intérêt qu’ils portent à l’histoire dans laquelle ils sont plongés…
Vous êtes la douzième génération de votre famille à habiter ce château. Avez-vous l’impression d’avoir le devoir de conserver cette propriété ?
Clairement, oui ! Lors de désaccords familiaux, le sujet de la vente du château a été évoqué. Il était inconcevable pour moi d’être la génération qui n’arriverait pas à trouver une solution et mettrait fin à presque quatre cents ans d’histoire familiale. Il nous fallait donc agir.
De même lors de la création de la maison d’hôtes : nous ne créons pas une entreprise qui, dans le pire des cas, mettrait la clé sous la porte en cas d’échec. Nous n’avons pas droit à l’échec. Il nous faudra toujours bondir et rebondir pour continuer, coûte que coûte, à préserver cette vieille dame d’une part, et la conserver dans la famille d’autre part.


Le château se situe au milieu d’un parc de quinze hectares inscrit aux « Monuments Historiques ». Quels conseils donneriez-vous pour l’entretien d’un tel espace ?
Il faut avoir plein de ressources ! Nous avons des personnes qui assurent l’entretien du parc, et qui sont extraordinaires. On aimerait les cloner ! Mais à l’approche de leur retraite, cela devient de plus en plus difficile de trouver leur équivalent. Alors on cherche, on teste, parfois on garde, parfois non, mais l’important est d’avoir un carnet d’adresses bien rempli, surtout au lendemain de tempêtes !
Quels sont vos projets futurs ?
La restauration du château est quasiment terminée. Nous pensions nous octroyer un peu de répit, mais il s’avère qu’un monument historique en décide toujours autrement !
Les communs, construits vers 1860, n’ont été que très peu restaurés, voire même pas entretenus. La toiture de la basse-cour, en mauvais état, menace une charpente magnifique. Le pigeonnier également souffre du même syndrome. Le clocheton de la chapelle commence sérieusement à pencher, et l’eau s’infiltre à présent dans la chapelle, menaçant à la fois la charpente et l’autel. Nous lançons donc un grand projet de rénovation des toitures et charpentes de deux bâtiments de ferme, du pigeonnier et de la chapelle afin de les mettre en sécurité. Mais le plus gros défi avant cela est de trouver les fonds…


Cette interview est un extrait de l’interview publiée dans le 7e magazine Castellissim. Vous pouvez vous abonner au magazine en cliquant ici. Abonnement annuel : 29€ (magazine) ou 37€ (magazine + guide pour les gestionnaires de lieux), frais de port inclus.
Dans l’interview complète, vous découvrirez d’autres photos, une anecdote historique cocasse, le changement de vie depuis Paris, l’organisation pour vivre avec deux autres générations et gérer des chambres d’hôtes, la transmission… Emilia nous donne également des clés pour gérer des chambres d’hôtes et obtenir des commentaires élogieux des clients. A lire dans le 7e numéro de Castellissim.
Crédits photos : Caroline Perrier Photographe. D’autres photos illustrent l’article du magazine (intérieurs et extérieurs du château de la Villedubois). Site internet du château : https://www.chateaudelavilledubois.com
Recevez la Castel'News
Outre le magazine, nous vous proposons une dose de patrimoine, chaque semaine, dans votre boite email, au programme : lieux mystérieux, anecdotes, découvertes… et autres surprises !